Une coalition de 30 organisations d'immigrant(e)s haïtiens ont manifesté dans la matinée du mardi 20 octobre 2015 devant l’Ambassade d’Haïti à Santo Domingo, en République Dominicaine. Par ce mouvement, ils/elles ont réclamé des autorités haïtiennes des documents afin de compléter leurs dossiers au Plan National de Régularisation des Etrangers(PNRE).
Pancartes en mains, les manifestant(e)s ont vivement critiqué le laxisme des autorités dans la remise des documents d’identité, notamment du passeport qui est en attente depuis environ 14 mois. Or, les documents devaient être livrés après 22 jours à partir de la date de la demande. Une situation, selon eux, qui les empêche d’achever le processus de régularisation.
Ils/elles ont avancé qu'un total de 98.000 immigrant(e)s avaient fait la demande de passeports, de cartes d’identification nationale (CIN), d’actes de naissance à travers le Programme d’Identification et de Documentation des Immigrants Haïtiens (PIDIH). Pourtant jusqu'à ce jour, ils/elles n’ont rien reçu, bien qu’ils aient déjà payé les mille pesos exigés par le programme.
D’un autre côté, les protestataires ont dénoncé les initiateurs du PIDIH qui demandent maintenant US $ 85, soit 3740 pesos pour le paquet de document ou US $ 110, soit 4840 pesos pour l’extrême urgence, quoiqu’ils aient déjà payé mille pesos.
« Maintenant ils veulent que les gens qui ont payé les 1000 pesos dominicains pour les documents, paient encore de l’argent pour ces mêmes documents. Nous ne paierons pas même un peso de plus», a martelé Suzy Chery, porte-parole du groupe.
Les immigrant(e)s haïtiens n’ont pas ménagé leurs mots à l’égard des responsables du programme qui selon eux, ne travaillent pas au profit des migrant(e)s haïtien(ne)s vivant en situation irrégulière.
«Le PIDIH est totalement inefficace et lent. Sur les 98.000 demandes de passeports, on n’a même pas livré 2 pour cent. La lutte va donc continuer jusqu'à ce que les responsables fixent la date de livraison de ces documents en attente », a avancé Rafele Samedi, l’un des organisateurs de la manifestation.
Par ailleurs, les manifestants ont exigé une investigation sur l’utilisation des fonds générés par les inscriptions dans le cadre du PIDIH. Ce dernier initié par le gouvernement haïtien, le 16 Juillet 2014, à Santo Domingo visait à fournir de documents d’identité à 300.000 immigrants haïtiens.
Le GARR qui a déjà organisé plusieurs missions d’investigation sur le déroulement du PIDIH en République Dominicaine invite les autorités haïtiennes à prendre des mesures urgentes pour corriger les faiblesses et mieux orienter un tel programme.
HPN avec GARR
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