La Cour interaméricaine des droits de l'homme a entamé mardi à Mexico l'examen du cas de 27 personnes, dont 17 mineurs, expulsées de République dominicaine vers Haïti pour motifs raciaux entre 1994 et 2000, alors que 22 d'entre elles possédaient la nationalité dominicaine.
"Certains d'entre eux avaient des papiers prouvant leur condition (de Dominicains), mais ils n'eurent pas l'occasion de les présenter. Pour ceux qui parvinrent à les présenter, leurs papiers furent détruits au moment de leur arrestation", a expliqué devant la Cour Felipe Gonzalez Morales, représentant de la Cour.
Toutes les victimes "furent déportées arbitrairement dans le cadre d'une politique migratoire fonctionnant de facto et qui se basait, non pas sur des critères objectifs, mais sur le profil racial des personnes", a expliqué Gonzalez.
La Cour a fait appel notamment au témoignage de William Medina Ferreras, un des Dominicains expulsés de son propre pays.
"Je leur ai dit: je ne suis pas Haïtien, pourquoi voulez-vous me rapatrier, moi? La seule Haïtienne dans la maison est mon épouse. Mais peu leur importait. Tu es de couleur sombre, tu es Haïtien aussi", s'est souvenu cet homme de 47 ans.
Les audiences vont se poursuivre cette semaine jusqu'à vendredi à Mexico.
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