Les responsables de la commission archidiocésaine Justice et paix de Port-au-Prince (Jilap Achipo) a exprimé, lundi, leurs préoccupations face à ce qu’ils qualifient de dérives totalitaires du pouvoir en place. « Haïti ne va pas revivre la dictature », ont mis en garde les membres de la Jilap.
La responsable de la section des droits humains de la Jilap, Stephania Marie Jonive Molière, a dénoncé un ensemble d’agissements du pouvoir en place qui, dit-elle, s’apparentent à ceux commis sous le règne des Duvalier.
Selon Mme Molière, les actions posées par le président Martelly et certains membres de son administration sont contraires à ses discours de campagne dans lesquels il avait promis de faire de l’Etat de droit une de ses priorités.
Certains actes commis par le régime en place représentent une menace pour la liberté d’expression et pour la démocratie en général, ont dénoncé les membres de la Jilap qui voient dans les agissements du pouvoir la velléité d’instaurer un système dictatorial dans le pays.
Les responsables de la Jilap ont pointé du doigt le pouvoir judiciaire qui, selon eux, se laisse vassaliser par le pouvoir exécutif. Ils ont profité pour condamner l’arrestation de l’avocat militant André Michel survenue la semaine dernière à Martissant. Cette arrestation a été, selon l’organisation, motivée par des intérêts d’ordre politique puisqu’elle a été effectuée en dehors des normes prévues par la loi.
Par ailleurs, la Jilap a critiqué le manque de volonté du gouvernement Martelly-Lamothe d’organiser les élections dans le pays. La commission s’interroge sur les critères de recrutement des membres des Bureaux électoraux départementaux et communaux (Bed et Bec) puisque le calendrier électoral élaboré par le CTCEP n’est pas encore voté.
La responsable de la section des droits humains de la Jilap a déploré les interventions brutales des agents de la Minustah et de la police nationale faisant usage d’un type de gaz lacrymogène très nocif à la santé pour mater les mouvements des étudiants.
Ainsi, La Jilap a-t-elle invité les différents secteurs de la société à s’engager dans un dialogue national franc et sincère afin d’éviter le pays de sombrer dans une crise interminable dont les conséquences seront très néfastes.
L’organisation des droits humains a appelé aussi les parlementaires à jouer normalement leur rôle de contrôle du pouvoir exécutif.
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